Le 7 octobre 2021
17h30 à 19h
Téléconférence sur zoom.
Le lien vous sera envoyé sur l'e-mail utilisé lors votre inscription, le jour précédent de la formation.
Contact
formation@pole-autisme.ch
Descriptif
Le terme de cognition sociale est relativement large et recouvre différentes réalités. On peut le définir comme l’ensemble des processus cognitifs (perception, émotions, raisonnement…) impliqués dans les interactions sociales. Ces processus permettent de donner du sens à soi-même, aux autres, au monde qui nous entoure pour, in fine, permettre un ajustement et des conduites sociales adaptées.
L’empathie, qui résulte de cette cognition sociale, est souvent considérée comme atypique voire déficitaire en cas de TSA. Il s’agit là aussi d’un concept complexe aux multiples facettes. Chacune d’elle a ses spécificités et doit se comprendre en relation aux autres. Tout bilan diagnostique de TSA devrait sonder ces notions en évaluant, quand cela est possible, un certain nombre de sous-compétences telles que l’identification des émotions, la théorie de l’esprit ou encore la compréhension de situations sociales.
L’identification des émotions doit être testée avec du matériel varié et sous plusieurs formes : identification, dénomination, appariement, intensité... Il n’est pas rare qu’à ce stade, les personnes sur le spectre soient déjà en difficulté en raison d’attitudes et stratégies exploratoires atypiques. La théorie de l’esprit se décline elle aussi sous plusieurs formes. L’évaluateur veillera à tester toutes ses composantes, avec des épreuves d’apparence-réalité, de contenu insolite, de changement de réalité ou de lieu mais aussi des épreuves de « white lie » et de « faux pas ». Ce découpage d’habiletés vaut pour l’évaluation de la compréhension des situations sociales. Simples images ou histoires séquentielles dont il faut inférer la fin, ici aussi il s’agit d’être pointilleux dans son évaluation. Ce n’est que de cette manière que le clinicien pourra retrouver une série d’indices le mettant sur la voie d’un défaut de cohérence centrale, de difficultés à repérer les indices sociaux, à hiérarchiser les informations ou encore à percevoir des éléments de décor de manière correcte. Tester la compréhension de ces situations est indispensable à toute évaluation de la cognition sociale tant il est riche d’enseignements. Sans lui, le clinicien risque de conclure à l’absence de faiblesses dans ce domaine voire de conclure erronément à une absence de TSA alors que celui-ci est bel et bien présent chez l’individu.
Programme
En prélude à cette cognition sociale, nous verrons tout d’abord en quoi consiste l’empathie et ses différentes facettes puisqu’on parle souvent de défaut d’empathie en cas de TSA. Et effectivement l’empathie n’est possible que si l’on comprend bien les autres. Pour savoir justement comment la personne évaluée comprend les autres et les relations interpersonnelles, nous diviserons la cognition sociale en sous-compétences avec, en premier lieu, l’identification des émotions.
Nous verrons comment utiliser des photographies de visages ou des parties de visages pour amener la personne à nous parler des émotions qu’elle perçoit chez les autres. On verra que cette évaluation doit se faire sous différentes formes, avec du matériel de complexité variable et quelles sont les réponses typiques des personnes avec autisme. La mesure des compétences de TOM suit en général celle des émotions. Nous verrons quels tests utiliser pour évaluer les TOM du premier et second degré mais aussi le paradigme du faux pas, moins connu alors qu’il est considéré comme le dernier stade de la TOM.
On clôturera ce moment ensemble avec la compréhension des situations sociales et interpersonnelles. Ici aussi je passerai un peu de temps à vous expliquer comment choisir du matériel de test pertinent qui va du plus simple au plus complexe. Nous verrons également quels sont les éléments cliniques que l’on retrouve le plus souvent chez les personnes sur le spectre puisqu’en effet il a toute une série de réponses singulières qui vont ressortir. Des réponses qui montrent que la personne a clairement un défaut de cohérence centrale et qui décrit les moindres détails des images, des difficultés à saisir les rôles des personnages, leurs relations, leurs gestuelles … même quand les épreuves de TOM ont été réussies. Il y a aussi parfois des interprétations visuelles littérales qui sont en fait du même ordre que ce que l’on retrouve au niveau langagier bref toute une série d’indices qui vont nous permettre de comprendre très précisément comment la personne voit le monde qui l’entoure.
Docteure en psychologie
Sophie Carlier est Docteure en Psychologie. Elle rejoint le Centre Ressources Autisme de l’Hôpital Universitaire Des Enfants Reine Fabiola en 2007, puis son équipe d’intervention précoce en autisme basée sur le modèle de Denver. Elle est l’auteure de l’ADT (Autism Discriminative Tool), un test de dépistage des TSA applicable en milieu préscolaire.
En savoir plus